Les scénarios de vol en drone

Les pilotes de drones exerçant une activité commerciale sont soumis à une réglementation stricte. En fonction de certains critères on détermine le type de vol correspondant, qu’on appelle scénarios. Les documents liés à la mission doivent mentionner le scénario choisi et le pilote doit le respecter.

les critères sont les suivants:

  • hauteur de vol autorisée
  • distance entre le télé-pilote et le drone
  • poids du drone (accessoires inclus)
  • survol d’une zone peuplée ou non
  • vol à vue ou hors vue (images transmises sur écran ou lunettes – FPV)

Scénario 1 (S1)

Le S1 est le scénario le plus simple à mettre en oeuvre. Il ne nécessite aucune autorisation particulière si les règles sont suivies. Il équivaut aux limites des vols de loisir.

  • La hauteur maximale est de 150m par rapport à l’altitude de décollage
  • Le drone doit être à une distance maximale de 200m du pilote
  • Le poids du drone, tout équipement inclus, ne doit pas dépasser 25kg
  • Le pilote doit avoir son appareil en vue
  • Il s’effectue en zone non peuplée

Il convient aux photo de paysages naturels, de terrains hors agglomération ou aux exterieurs de camping par exemple.

Scénario 2 (S2)

Le vol en S2 nécessite une homologation du drone, qui doit être équipé d’un coupe-circuit pour l’obtenir. Il permet de réaliser des séquences vidéos plus longue puisque la distance par rapport au pilote est augmentée.

  • La hauteur maximale est de 50m par rapport à l’altitude de décollage ou 150m pour les appareils de moins de 2kg, comme le Mavic 2 pro par exemple (voir ma sélection de drone)
  • Le drone doit être à une distance maximale de 1km du pilote
  • Le pilote n’est pas obligé d’avoir son appareil en vue
  • Il s’effectue en zone non peuplée

Ce scénario est moins utilisé du fait de l’homologation nécessaire.

Scénario 3 (S3)

Le vol en S3 est souvent utilisé par les professionnels. Il nécessite au minimum une déclaration en préfecture.

  • La hauteur maximale est de 150m par rapport à l’altitude de décollage
  • Le drone doit être à une distance maximale de 100m du pilote
  • Le pilote doit avoir son appareil en vue
  • Il s’effectue en zone peuplée (personnes ou animaux)
  • Le poids maximum du drone est de 8kg et il doit être équipé d’un parachute s’il pèse plus de 2kg

Il permet la réalisation d’images en agglomération, lors de rassemblement de personnes, centre ville, campings, festivals par exemple.

Attention! En plus de la déclaration de vol en préfecture, d’autres autorisations peuvent être nécessaires, comme auprès d’un aéroport, d’une zone d’entrainement militaire ou pour un vol de nuit par exemple.

Scénario 4 (S4)

Le scénario 4 est probablement celui qui est le moins utilisé. Il présente un intérêt photographique très réduit et nécessite une licence de pilote aéronautique. Peut de pilotes de drones sont habilités à le réaliser.

  • La hauteur maximale est de 150m par rapport à l’altitude de décollage
  • Il n’a pas de distance maximale par rapport pilote
  • Il s’effectue en zone peuplée (personnes ou animaux) mais n’exclue par le survol
  • Le poids maximum du drone est de 2kg
  • Il nécessite une licence de pilote aéronautique justifiant un minimum de 50 heures de vol en tant que commandant de bord et 10h de télépilotage sur le drone exploité

Ce type de scénario est le plus souvent réalisé avec des drones de type “Avion” avec des longues autonomies pour des missions de surveillance.

AEROVIRONMENT RQ-11 RAVEN

Pourquoi faire appel à un pilote de drone professionnel ?

Avec la démocratisation des drones “de loisirs” équipés de caméras, un grand nombre de photographes amateurs et de passionnés de technologie s’équipe de ces engins volants. Il est donc très probable que vous ayez dans votre entourage un “pilote” qui sera capable de réaliser pour vous une ou plusieurs prises de vues de votre maison ou même de votre mariage.

Alors pourquoi faire appel à un professionnel alors que vous pourriez économiser plusieurs centaines d’euros en demandant à un petit cousin?

Qualité des prises de vues

La première raison est la même que lors du choix d’un photographe de mariage. Aujourd’hui tout le monde peut s’équiper d’un appareil photo très correct et les smartphones font des photos tout à fait acceptables.

En revanche les années d’expérience et un matériel sophistiqué maîtrisé permet d’obtenir une qualité de prise de vue qui vous permettra de montrer sans honte le bel album de votre événement.

La législation

Depuis peu la législation sur l’usage des drones de loisirs s’est durcie afin de limiter leur utilisation abusive et dangereuse. Outre une déclaration des appareils de plus de 800g, un QCM est désormais obligatoire pour pouvoir piloter en toute légalité. Ce dernier rappelle les règles de l’usage “loisir” d’un drone.

  • Ne pas survoler des personnes
  • Respecter les hauteurs maximales de vol (150 mètres de hauteur en général)
  • Ne jamais perdre de vue son appareil et ne pas l’utiliser pas la nuit
  • Ne pas faire voler son appareil au-dessus de l’espace public en agglomération
  • Ne pas faire voler son appareil à proximité des terrains d’aviation
  • Ne pas survoler de sites sensibles ou protégés : centrales nucléaires, terrains militaires, réserves naturelles…
  • Respecter la vie privée des autres, en ne diffusant pas les prises de vue sans l’accord des personnes concernées, et en n’en faisant pas une utilisation commerciale
  • Vérifier dans quelles conditions on est assuré pour la pratique de cette activité
  • En cas de doute, se renseigner auprès de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).

source : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F34630

Les zones autorisées au vol de drone de loisir : https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/restrictions-pour-drones-de-loisir

Quand aux photos/vidéos prisent avec le drone :

L’article D.133-10 du code de l’aviation civile établit le principe d’une interdiction de prises de vues aériennes sans autorisation, sauf si elles sont “effectuée à titre occasionnel et à finalité de loisirs[…],au cours d’un vol dont l’objet n’est pas la prise de vues.”Ces images, réalisées à titre privé ne doivent pas être diffusées sur tout support ou média (source document d’instruction Gendarmerie des Transports Aériens).

Ce qui veut dire que toute prise de vue, qui sera diffusée doit avoir été réalisée par une société qui a effectué toutes les démarches auprès de l’Aviation Civile. Dans le cas contraire, cela sera considéré comme un vol illégal et peut être puni par une peine de prison ferme et une amende pouvant aller jusqu’à 75 000 euros.

Quel explication au coût d’une prestation professionnelle?

Le pilote est formé et dispose d’un diplôme délivré par la DGAC (L’aviation civile). Il doit aussi justifier de son niveau de pilotage auprès d’un professionnel qui lui remet une attestation.

Un grand nombre de vols nécessite de demander des autorisations auprès des autorités (Préfecture, aéroports, bases militaires, héliports, réserves naturelles …). Ces autorisations prennent du temps et sont parfois complexes à obtenir.

Le matériel performant à un coût non négligeable et nécessite un entretient de tout les instant.

La chute d’un appareil pouvant représenter un danger important, tous les professionnels du drone doivent contracter une assurance RC professionnelle permettant de couvrir d’éventuelles dommages.

Dernier point, c’est avant tout un Photographe ou un cadreur. La qualité de sa prestation artistique doit rentrer en compte lors de votre choix.